La France a une brique dans le ventre
Les économistes parlent de bulle immobilière en France car, depuis 1998, les prix de l'immobilier ont augmenté plus rapidement que les revenus des ménages. Il est question d'une augmentation deux fois plus rapide. Le Français est cependant resté un grand acquéreur de biens immobiliers, comparé à d'autres pays développés comme l'Allemagne ou les Etats-Unis. Cela s'explique par le fait que les banques ont adapté leurs taux d'intérêt pour rester accessibles à une marge de la population moins aisée. Si ce système a pu tenir jusqu'ici, c'est parce que les ménages sont restés solvables. Cependant, il faut noter que cette solvabilité a été en partie créée par les banques et leurs taux variables, rendant le tout artificiel. Cette déconnexion de la réalité ne pouvait pas durer, le marché de l'immobilier restant par définition un marché et est amené, un jour ou l'autre, à voir ses prix diminuer après une forte augmentation. La bulle serait donc en passe d'éclater.
Les raisons de l'essoufflement de la bulle immobilière
La crise a fortement aidé à cette diminution des prix. En effet, les conditions ne sont plus optimales pour les banques. Celles-ci se montrent aujourd'hui plus prudentes et n'accordent plus aussi facilement des prêts. Les ménages aux revenus dans la tranche moyenne inférieure se trouvent donc dans l'impossibilité d'accéder aux prêts immobiliers, faisant par la même occasion baisser la pression sur la demande immobilière. Une autre explication tient du fait que l'Etat français a vu ses enveloppes budgétaires globalement réduites, et plus particulièrement son budget pour l'aide à l'acquisition immobilière, n'offrant ainsi plus la possibilité à certains ménages d'accéder à l'achat immobilier. De plus, les acheteurs potentiels sont au fait de la tendance à la baisse des prix de l'immobilier et attendent donc des prix plus intéressants avant de se porter acquéreurs. Enfin, une autre explication se situe à un niveau démographique. La société française est vieillissante. En général, les acheteurs sont dans une tranche jeune de la population, alors que les vendeurs sont plutôt âgés. Il y a donc un déséquilibre entre les éventuels vendeurs et acheteurs, laissant plus d'offres sur le marché que de demandes.
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Une baisse considérable
Les prévisions parlent d'une baisse allant jusqu'à 30% dans la décennie à venir. Cependant, la baisse des prix n'est pas brutale et il est donc erroné de parler d'éclatement de la bulle immobilière. Toutefois, celle-ci tend à se dégonfler progressivement, avec une diminution de 1.1% pour 2013. Certains économistes ne parlent pas de baisse de rentabilité de l'immobilier pour autant. En effet, si la location suite à l'achat a vu ses profits diminués par une loi d'encadrement des loyers, la revente reste, quant à elle, une option qui dans quelques années sera toujours bénéfique. De plus, la baisse des prix de l'immobilier ne peut que se rapprocher de la réalité des prix, plaçant son contenu en relation avec les règlementations urbanistiques françaises qui constituent un véritable garde-fou, ne laissant pas au marché le loisir de passer sous un certain niveau de prix.
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