Ces dernières semaines, une étude britannique réalisée par Allan Pacey de l'université de Sheffield a été reprise par de nombreux médias francophones et anglophones (citons par exemple Le Monde, The Independant ou Fox News).
Cette étude met en exergue le fait que le cannabis aurait des conséquences négatives sur la fertilité masculine. Plus précisément : "La consommation de cannabis doublerait le risque d'infertilité masculine". Conséquence de cette information reprise en masse par de nombreux médias : de nombreux lecteurs en ont déduit que le cannabis était la cause du déclin de la fertilité constaté depuis environ 30 ans.
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La méthodologie
Pour réaliser cette étude, Allan Pacey a analyser le sperme de plus de 2000 hommes s'étant rendus dans des cliniques pour une consultation concernant un problème de fertilité. Outre l'analyse de leur sperme, les participants ont accepté de répondre à un questionnaire sur leur mode de vie et leur condition physique. Autrement dit, contrairement à ce que beaucoup de médias en ont fait, il ne s'agit pas d'une étude portant exclusivement sur le cannabis et l'infertilité masculine !
Dans les conclusions de l'étude(dont le communiqué de presse est disponible ici), on peut comprendre que le style de vie de l'individu a peu d'impact sur la morphologie des spermatozoïdes. L'étude n'a donc pas analysé l'impact du style de vie des individus sur la motilité des spermatozoïdes ni sur leur concentration. Il est donc très difficile d'accepter l'hypothèse selon laquelle le cannabis aurait un impact sur l'infertilité masculine.
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Les résultats de l'étude
Après avoir classés les participants en deux catégories distinctes (ceux qui avaient un taux de spermatozoïdes supérieur et ceux dont le taux était inférieur), les chercheurs ont analysé l'impact de différents styles de vie en comparant le poids, le fait de boire, de fumer des cigarettes ou encore de porter des boxers. Résultat : aucune différence entre les individus. Seul le fait d'avoir consommé du cannabis dans les trois mois ayant précédé l'éjaculation a un impact significatif (mais uniquement pour les hommes de 18 à 30 ans). Cette étude (comme de nombreuses autres) concernant l'infertilité masculine est donc, une nouvelle fois, à prendre avec des pincettes par ses lecteurs !